Écoute, présence, répétition : 3 ingrédients clefs du changement

Mon envie est de continuer à partager avec vous sur le changement, ce chemin individuel, souvent représenté par une courbe en U ou encore une spirale…bref, un trait linéaire en mouvement. Ces représentations sont très utiles pour modéliser des phases et surtout permettre à chacun d’entre nous, de comprendre que l’exercice du changement n’a rien d’une ligne droite. Evidemment la réalité du changement est bien plus sinueuse, rocailleuse, périlleuse parfois. Le dénivelé peut être insaisissable : certains d’entre nous grimpent très vite, comme avant, pour redescendre aussi sec, les genoux douloureux et le cœur gros…d’autres restent bloqués, attendent longtemps parfois tétanisés par des peurs…Alors comment fait celui ou celle qui avance pour obtenir sa propre médaille d’or, celle qui lui permet de sentir aligné, en phase avec sa quête intérieure ?

Ici je voudrais m’arrêter sur le type de changement que nous souhaitons voir se réaliser. Grâce aux travaux de Gregory Bateson (École de Palo Alto), nous identifions à minima deux types de changement :

  1. Le changement de type 1 : adapter son système actuel : un peu plus, un peu moins, un peu plus rapide de la même chose.
  2. Le changement de type 2 : apprendre à faire autrement pour agir différemment en sachant au nom de quoi et pour quoi faire.

Je m’attache donc ici à évoquer les changements de type 2.

Repartons de la conclusion de mon précédent article, La fenêtre du changement : lorsque nous opérons un changement, nous souhaitons que la situation désirée nous apporte des bénéfices supérieurs à celle que nous vivons. (…) Dans une version du changement très transformante que nous pourrions résumer ainsi « agir autrement pour un résultat différent », il semble fondamental de porter notre conscience sur ce que nous sommes profondément (valeurs, vision du monde, talents), de mobiliser nos expériences, nos croyances et nos émotions positives et de prendre en compte nos besoins intrinsèques. Ces ressources que nous avons tous nous permettront d’emprunter le chemin du changement avec plus de force et de sérénité.

Dès lors, nous avons identifié un cap et les ressources pour effectuer cette traversée vers une autre rive qu’est le changement.

Notre attention a alors besoin d’être portée sur ce que nous devons maintenant modifier concrètement pour y arriver : certaines croyances limitantes ou peurs, des monologues intérieurs négatifs ou des modes de pensées mais aussi certains de nos comportements ou habitudes. Pour cela, il nous faut décoder, comment ces éléments constitutifs de notre être influencent nos émotions, notre état interne. En effet, ce que nous ressentons dans le cœur et dans le corps sont comme des clignotants et nous indiquent comment ce que nous sommes entrain de faire, de penser résonne en nous. Le stress par exemple est une alerte positive ou négative qui si nous l’écoutons nous alerte pour mieux ajuster notre pensée et nos actions.

En effet, ce qui nous caractérise en tant qu’être humain, c’est d’avoir le choix d’agir sur nos pensées et du coup nos actions. A celles et ceux qui sont paralysées par des émotions négatives sur le long terme, nous posons souvent la question paradoxale suivante : en quoi rester dans cet état émotionnel est utile pour vous ? Pas très agréable, cette question et pourtant tellement pertinente. Cela revient à se souvenir qu’une émotion positive répond à un besoin assouvi alors qu’une émotion négative révèle un besoin insatisfait. Regardez quel besoin individuel se cache derrière, votre colère, votre peur, votre frustration… ? Je vous invite à vous posez cette question à chaque fois qu’une émotion négative survient !

Ecouter et décrypter nos émotions nous permet donc souvent de célébrer ou de révéler nos besoins et d’identifier « les empêcheurs de tourner en rond » (peurs, croyances limitantes…) pour mieux les accepter et décider de les remplacer par d’autres représentations plus positives pour nous.

Ainsi, travailler la présence à soi via des techniques de respiration, de méditation, de centrage, de visualisation (…) nous aide à développer la conscience de soi, c’est elle qui nous engage à être à notre écoute de façon factuelle. Ce qui se passe en nous est la seule réalité puisque 90% de nos pensées ne sont que des constructions mentales, des vues de l’esprit. Certes, elles sont parfois tenaces mais pourtant souvent fausses dans le sens qu’elles n’ont rien à voir avec la réalité de l’instant présent. Augmenter notre qualité de présence intérieure nous invite aussi à une meilleure écoute des autres, de notre environnement, de la seule réalité qui vaille, celle d’ici et maintenant. Flaubert disait à ce propos : « l’avenir nous tourmente, le passé nous retient, c’est pour cela que le présent nous échappe ».

Oui c’est vrai, quelques minutes par jour suffisent pour progresser sur notre qualité de présence intérieure, sur notre capacité d’écoute. En même temps, seule la régularité de l’entrainement nous autorise à en percevoir les bénéfices à long terme. Si nous avons compris qu’en sport, seul, l’exercice physique régulier porte ses fruits, il est encore difficile de l’admettre pour notre cerveau. Or les neurosciences le disent haut et fort, le cerveau est plastique et lui aussi peut se muscler.

L’écoute de soi, la présence accrue à soi et du coup à notre environnement est une condition absolument nécessaire pour mener à bien le changement. En effet, cela va nous permettre de rentrer dans le cercle vertueux du premier petit pas possible vers la transformation : entreprendre une première action différente en termes de comportement ou d’habitude, en observer alors les effets (écoute de soi, présence à soi et aux autres), en mesurer les impacts sur notre être, notre environnement et enfin corriger ou adapter si nécessaire…et recommencer encore et encore !

Schéma du changement

Toute ressemblance avec l’effectuation, l’esprit pionnier des start-up ou le kaizen japonais n’a rien de fortuit. Changer c’est aussi innover petits pas par petits pas…

Ainsi, nous testons de nouvelles habitudes, idées, en notons les bénéfices, les points d’amélioration pour ajuster en fonction de notre cap ! Nous éviterons alors probablement les dénivelés hasardeux.

L’autre point majeur, vous l’aurez compris est la répétition… Quelques théories hasardeuses vantent le changement d’une habitude en 21 jours ! Les chercheurs ne sont pas d’accord ! Ce qu’il faut retenir, c’est que la répétition, le temps et la patience sont nos alliés en même temps qu’une certaine discipline ! Notre cerveau a besoin de refaire plusieurs fois de nouvelles boucles neuronales pour les intégrer et remplacer celles qui ont été établies depuis de très nombreuses années !

Allez, bienvenue sur le chemin… Nous nous y croiserons peut-être !

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